Roland MKS 50


Caractéristiques : 7/10

Sorti en 1987, le MKS 50 est la version rack de l'Alpha JUNO, le petit dernier de la famille des JUNOs, synthétiseurs analogiques polyphoniques à base d'1 DCO par voie. L'architecture du moteur sonore est plutôt classique et limitée à l'essentiel. Toutefois, certains points particuliers lui confèrent une personnalité bien marquée. L'unique oscillateur est doté de formes d'ondes intéressantes qui correspondent à différentes variations des habituels carré et dent-de-scie, avec support de la PWM. Même si ce n'est pas un 2ème oscillateur proprement dit, il y a un sub-oscillateur qui permet de grossir le son dans les basses. L'instrument propose un filtre passe-haut, un filtre passe-bas 24dB/octave et un LFO avec un bel intervalle de fréquences. On y trouve aussi une enveloppe plutôt originale à 7 paramètres. Pour finir, le son peut être enrobé du fameux effet chorus des Roland de l'époque.

Le rack en lui-même est très robuste et se pilote en MIDI de façon très satisfaisante. L'instrument est sensible à la velocité et à l'aftertouch, ce qui permet un jeu très vivant. La mémoire est de 128 sons, soit le double de la version clavier.

Utilisation : 5/10

La convivialité n'est pas le point fort de la machine. Déjà que l'Alpha JUNO avait vu disparaître les potards au profit d'obscurs boutons numériques et de la fameuse molette "Alpha Dial", avec le MKS 50 on perd même cette dernière et on se retrouve à user ses petits doigts en appuyant à tire-larigot sur des boutons poussoirs voire poussifs ! En plus de cela, Roland nous a gratifié d'une distinction entre "patch" et "tone" qui est assez pénible à manipuler et le découpage en banques de 8 ne facilite pas le travail avec des program changes. Bref, ce n'est pas la joie...
Je lui mets cependant la moyenne car il se commande plutôt bien en MIDI. On peut programmer les sons via un logiciel ou un contrôleur et tant qu'on ne touche pas trop au rack, ça reste supportable ! L'avantage, c'est qu'avec un tel usage, il devrait pouvoir encore fonctionner de longues années.

Sonorités : 8/10

J'aime bien le son du MKS 50. C'est vrai que ce synthé peut sembler être l'analogique du pauvre, comparé à d'autres et même aux précédents JUNOs qui sonnent un peu plus "rond". Mais affirmer qu'il est moins bon serait injuste, je dirais plutôt qu'il est différent. Je soupçonne Roland d'avoir essayé de tirer sa gamme analogique vers les sons FM du Yamaha DX7 et l'Alpha Juno comme le JX8p en sont les meilleurs exemples : le son est plus clair, plus brillant, plus fin. Le MKS 50 hérite de cette tendance. Il ne sera jamais la meilleure machine pour avoir le gros son analogique standard, mais il permet de produire un son singulier et très intéressant. J'aime beaucoup la finesse des nappes rehaussée par le sub-oscillateur et le chorus. Dans les aigus, c'est très cristallin. En même temps, il ne faut pas croire qu'il ne fasse que dans la dentelle : il peut produire des basses bien percutantes et il suffit de penser au fameux son "hoover", sa spécialité, pour savoir qu'il en a dans le ventre.

Pour illustrer tout ça, je vous ai concocté une petite démonstration (basée essentiellement sur les presets) :

Avis Global : 8/10

Je ne peux pas dire que j'apprécie ce synthétiseur pour son ergonomie ni pour l'étendue de ses possibilités sonores car sur ces deux aspects, il est plutôt limité. Je l'aime pour ses sonorités originales qui ont à la fois la présence de l'analogique et une subtilité bien particulière qui reste sans équivalent. C'est assez difficile à décrire, cela dépend évidemment des goûts de chacun et de la musique qu'il veut produire.



Commentaires

vintage  synthétiseur  analogique  rack  polyphonique